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L'aménagement paysager, Vesta et bord de Seine

La démolition des bâtiments du Chantier Naval de Normandie a laissé un terrain vierge de bâti et de boisement, à l’exception de l’existence de maigres bosquets, de saules blancs, d’aulnes et de fleurs sauvages poussés spontanément en bordure de berge.
Le paysage de la rive opposée ouest se caractérise par une géographie qui contraste en tous points avec la rive sud. A la platitude dénudée de la rive sud s’oppose une falaise d’environ 128 mètres de haut, crayeuse et boisée, formant un massif qui longe l’essentiel de la courbe de la Seine. La parcelle à aménager en bordure de Seine imposait un échange visuel avec l’autre rive.
L’aménagement proposé par l’architecte paysagiste Laure QUONIAM et retenu par les élus du SMEDAR se décline en deux projets.
 

  • Le premier concerne les abords de VESTA et la création de vagues.
    D’ouest en est, le profil des vagues progresse régulièrement en étalement afin d’obtenir le long du bâtiment, en façade sur Seine, un rayonnement constant des vagues. Les profils en travers de courbes sont de pente constante.
  • Le deuxième projet traite de la réhabilitation du quai en bordure de Seine.
    Situé à 110 Km de la mer, l’influence de la marée est forte en pied de berge. Son amplitude aux effets quotidiens a érodé la rive. Un des objectifs est donc la consolidation de cette berge pour en assurer la pérennité.
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La Seine à cette hauteur du fleuve subit deux effets hydrauliques : celui du courant de la Seine dans le sens de sa descente vers la mer, et celui des crues dans le sens opposé à celui du courant, contre la berge.

Il a été utilisé les fondations d’anciens pontons métalliques existant pour aider à l’ancrage de gabionnage pour recevoir un traitement végétal.

L’assemblage de gabions et de matelas Reno immergés délimite ainsi nettement la rive plantée, avec un remblai semi-végétal recevant les plantes aquatiques, des arbustes, des arbrisseaux et des arbres de bord d’eau. Les gradins supérieurs sont plantés d’arbres (cyprès chauve, aulnes…) qui développeront un système racinaire qui s’adaptera au niveau de l’eau présentant l’aspect de "racines échasses", similaires à des Mangroves. Les arbres les plus bas développeront cette adaptation racinaire.

Le principe des gabions et des matelas Reno (poches grillagées remplies de granulats drainant) est un procédé original de maintien des berges. D’abord utilisés pour le maintien des talus, ils permettaient la réutilisation des résidus de carrières.

Affectés au maintien extensif des berges, leur solidité tient à la cohésion des poches attachées entre elles et à la possibilité de les végétaliser.
Pour cette réalisation, les remblais de consolidation entre les gabions sont des remblais pierreux d’une échelle granulométrique non discontinue comprise entre 0,01 et 0,20 constitués de pierres naturelles non gélives.

Ce projet est la preuve que même en site hautement industriel, le paysage des abords d’usine peut-être considéré. Ici les aménagements sont volontairement une réponse douce.
Ils associent une réflexion paysagère des mouvements hydrauliques naturels et compensent par une forte plantation le désert caractéristique des zones industrielles non plantées.