Naissance d'un projet
En un nombre très réduit d'années (1989/1992) la quasi totalité des équipements en service dans l'arrondissement de Rouen a atteint les limites de leur fonctionnement :
- fermeture des décharges d'Andé et de Saint-Martin-Osmonville,
- fermeture de l'usine de compostage de Montville,
- fermeture de l'usine d'incinération de Villers-Écalles,
- saturation de la décharge de Cléon,
- capacité de traitement insuffisante et épuration des fumées non conforme pour l'usine d'incinération du Val d'Eauplet construite en 1970.
Ainsi, un dispositif diversifié, respectueux de l'environnement, adapté aux situations locales, conforme aux exigences réglementaires et à des conditions financièrement maîtrisées a été progressivement adopté.
Le projet de réalisation d'une unité de traitement et de valorisation des déchets des habitants de l'arrondissement de Rouen s'est concrétisé le 29 janvier 1993 avec l'attribution du marché de la maîtrise d'œuvre au Cabinet d'Études Marc MERLIN, par le SICDOM (Syndicat de collecte et de traitement qui comprenait Rouen et certaines villes environnantes).
À l'issue des réflexions menées par les divers intervenants, deux marchés ont été passés : un marché pour la conception et la réalisation du procédé, un autre pour les travaux de génie civil et de VRD :
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Incinération, valorisation énergétique et traitement des fumées.
Ce premier marché en date du 17 juillet 1996 a été attribué à un groupement d'entreprises composé des sociétés suivantes: Inova France / Von Roll / ABB / Dresser Rand. L'ordre de service prescrivant le début de la tranche ferme relative aux études a été effectif le 18 juillet 1996. À la suite de quoi les études ont été réalisées et validées par le maître d'ouvrage. La tranche conditionnelle de réalisation a pu démarrer le 1er décembre 1997. - Le second marché relatif aux travaux de génie civil et de VRD date du 17 juillet 1997. Il a été attribué à un groupement d'entreprises composé de SGE QUILLERY/QUILLE. L'ordre de service pour le démarrage des travaux a été donné le 1er décembre 1997.
Le démarrage de Vesta
Le lundi 13 mars 2000, soit trois ans et trois mois après la pose de la première pierre, les bennes de déchets ménagers sont arrivées sur le site VESTA, et c'est le mardi 21 mars à 17 h 30 que démarrait le premier feu dans le four de la ligne 1.
Les feux sur les autres lignes se sont succédé : le 29 mars 2000 pour la ligne 2, le 24 mai 2000 pour la troisième.
À l'issue des premiers essais, et à la demande d'INOVA, le Président du SMÉDAR a accordé le démarrage de la Mise en Service Industrielle (MSI) le 11 septembre 2000.
Les travaux de génie civil et de VRD ont été réceptionnés par le maître d'ouvrage le 5 janvier 2000.
Le site choisi pour la construction de cette unité est celui des anciens chantiers navals de Normandie à Grand-Quevilly. En mémoire et en hommage à ce passé glorieux, l'architecte Claude VASCONI a dessiné l'unité de valorisation énergétique VESTA en forme de paquebot.
Les Chantiers Navals de Normandie
Le Quevilly, le Siroco, l'Oriental Star, le Paul Barrillon... Tous ces navires ont un point commun : ils furent construits durant l'épopée de près d'un siècle des Chantiers Navals de Normandie.
Acteurs majeurs de l'essor industriel de la région, les Chantiers employèrent jusqu'à 1500 personnes à Grand-Quevilly dans les années 20.
Créée en 1893, l'entreprise dirigée à ses débuts par l'ingénieur Jean Laporte, mit à flots plus de 250 navires jusqu'en 1986, année de la fermeture définitive.
Le SMEDAR tient à ne pas faire table rase du passé glorieux de ce site. A cet effet, le projet du futur centre de tri comprend la construction d'un pavillon d'accueil, dans lequel seront exposés quelques objets acquis par le SMEDAR: fresque, maquette du Quevilly, photos. Par ailleurs, le Pavillon Perret, ancien pavillon des contremaîtres des Chantiers qui porte le nom de son architecte, a été réhabilité en 1999. Il est aujourd'hui inscrit à l'inventaire des monuments historiques.