
L'unité de valorisation énergétique : une installation respectueuse de l'environnement
L'Unité de Valorisation Energétique VESTA permet l'incinération des déchets ménagers et des déchets d'activités économiques du SMÉDAR. Elle est, de plus, la seule unité du département de la Seine-Maritime équipée pour réceptionner et incinérer les déchets d'activités de soins
L'usine est dotée d'une fosse de 20 000 m3 permettant le stockage et l'homogénéisation des déchets ménagers et des DAE. Les camions y déversent leur collecte d'ordures ménagères via l'un des 14 quais de déchargement.
Les déchets d'activités de soins sont réceptionnés séparément dans des conteneurs et manutentionnés par une chaîne entièrement automatisée pouvant alimenter chacun des trois fours de l'U.V.E.
Un pontier travaillant dans une cabine vitrée face à la fosse effectue un mélange entre les déchets anciens et les déchets récents. Ceci permet de réguler la combustion dans les fours et de maintenir la température à 850°C minimum, comme l'impose la réglementation liée à l'incinération des déchets d'activités de soins. Le grappin utilisé pour alimenter les fours peut soulever jusqu'à 4 tonnes de déchets à la fois.
La capacité d'incinération de l'usine s'élève à 325 000 tonnes par an. Elle est pour cela dotée de trois lignes d'incinération identiques qui traitent chacune 14,5 tonnes de déchets par heure. Les fours brûlent les déchets en auto-combustion 24h/24, tous les jours de l'année.
De l'incinération à la valorisation énergétique
Les fumées et les gaz issus de la combustion vont circuler dans les chaudières où s'opére l'échange de chaleur. L'incinération des déchets devient alors une source d'énergie. Pour ce faire, de l'eau est envoyée dans les chaudières par des collecteurs inférieurs. Elle est préalablement filtrée, déminéralisée et dégazée grâce à un passage dans un dégazeur thermique. Ce dernier permet d'enlever les dernières traces d'oxygène (pour éviter de provoquer un phénomène de corrosion de la chaudière). L'eau est également préchauffée à 130°C avant d'arriver au niveau des fours. En sortie de chaudière, la température de la vapeur d'eau est de 395°C et la pression de 36 bars absolus. Elle peut ainsi alimenter le turbo-alternateur d'une puissance de 32 mégaWatts, l'équivalent de la puissance nécessaire pour alimenter une ville comme Rouen. L'énergie électrique est consommée pour une faible partie par les installations de l'Unité de Valorisation Energétique, le reste, soit 80% de la production, est revendu à un agrégateur et permet une recette annuelle de près de 5 millions d'Euros. En complément, une partie de la vapeur est soutirée à moyenne pression pour alimenter un réseau de chaleur qui fournit du chauffage à plus de 10 000 logements et bâtiments publics.VESTA : Un procédé de traitement des fumées des plus innovants
Les solutions techniques retenues pour le traitement des fumées issues de la combustion allient technologies avancées et sûreté. Elles permettent de garantir des seuils d'émissions inférieurs à ceux de la réglementation française.
Dans le procédé de traitement choisi, il a été prévu un dépoussiérage primaire par électrofiltre des fumées sortant des chaudières. Les fumées préfiltrées sont ensuite neutralisées dans l'absorbeur, grâce à un système d'épuration à sec équipé d'injecteurs de bicarbonate de sodium et de charbon actif, qui permet de conjuguer l’adsorption des gaz acides, la condensation des vapeurs de métaux lourds et la captation des dioxines furannes.
Elles passent alors dans un filtre à manches pour une filtration finale avant la réduction des NOx (oxydes d'azote) par de l'ammoniaque dans un catalyseur dénox.
Elles passent alors dans un filtre à manches pour une filtration finale avant la réduction des NOx (oxydes d'azote) par de l'ammoniaque dans un catalyseur dénox.
L'alignement d'un électrofiltre, d'un absorbeur, d'un filtre à manches et d'un catalyseur dénox dans lesquels passent les fumées n'offre en effet aucune possibilité aux polluants (poussières, dioxines et furannes, oxydes d'azote…) de s'évacuer par les cheminées. Les seuils d'émissions gazeuses obtenus sont d'ailleurs inférieurs à ceux de la réglementation des Pays-Bas qui est l'une des plus exigeantes au monde en matière d'épuration des gaz issus de la combustion des déchets ménagers.
Incinération, traitement des fumées, valorisation de l'énergie et valorisation des mâchefers, VESTA est une installation moderne à la pointe de la technologie, comptée parmi les plus performantes d'Europe.
Accueillant près de 2000 visiteurs chaque année, le site VESTA est un acteur majeur du tourisme industriel français.
Les tonnages traités
| 332 442 tonnes de déchets ont été incinérées à l'U.V.E VESTA en 2020 (en tonnes) | ||
| Ordures ménagères des habitants du périmètre du Smédar : | 167 743 | 50,46 % |
| Déchets des services techniques municipaux : | 5 023 | 1,51 % |
| Tout-venant incinérable de déchetteries : | 16 931 | 5,09 % |
| Déchets des associations : | 21 | 0,01 % |
| UTE, refus de tri : | 51 979 | 15,63 % |
| Ordures ménagères des collectivités clientes (via Valenseine) : | 34 973 | 10,52 % |
| Déchets d'activités économiques (via Valenseine) : | 52 658 | 15,84 % |
| Déchets d’activités de soins (via Valenseine) : | 3 114 | 0,94 % |














VESTA est équipée de deux ensembles ponts roulants et grappins prévus pour une utilisation intérieure en atmosphère poussiéreuse et en service continu intensif.
L'alimentation de chaque four s'effectue par l'intermédiaire d'une trémie puis d'une goulotte. Les déchets sont ensuite répartis à l'aide d'un poussoir d'alimentation sur la grille du four. La combustion des déchets va se dérouler en cinq étapes sur une durée d'environ une heure :
1 - Fosse à ordures
Le dépoussiéreur primaire en sortie de chaudière a pour but de collecter un maximum de cendres volantes afin de ne pas perturber le fonctionnement de la neutralisation située en aval. Ce dépoussiéreur de type électrostatique appelé électrofiltre permet, entre autres avantages, une filtration des fumées à haute température (350°C). 95 % des poussières sont captées dès cette étape.
Au bout de la grille de combustion, les mâchefers tombent dans un puits immergé à sa partie inférieure dans l'eau du canal à mâchefers. Ce système joue le rôle d'un sas à travers lequel les objets solides passent facilement mais empêche toute pénétration de l'air puisque la chambre de combustion est mise en dépression permanente par le ventilateur d'extraction des fumées.
Les fumées préfiltrées sont neutralisées grâce à un système d'épuration à sec équipé d'injecteurs de bicarbonate de sodium et de charbon actif, qui permet de conjuguer l’adsorption des gaz acides, la condensation des vapeurs de métaux lourds et la captation des dioxines furannes.
La rétention des résidus de la neutralisation des fumées est assurée au moyen d'un filtre à manche offrant une surface de filtration d'environ 2 700 m². En plus de son très bon rendement de filtration, cet équipement permet de poursuivre les réactions de neutralisation et surtout d'absorption des métaux lourds et des dioxines-furannes lors du passage des gaz à travers le gâteau qui se forme sur la surface externe du média filtrant.
L'objectif de cette unité est de réduire les molécules de NOx en azote N2 et en eau H2O, à l'aide d'un agent de réduction qui est du NH3 (ammoniac gazeux au niveau du dénox). Le mélange des gaz est porté à une température de 300°C avant d'entrer dans la tour de catalyse où s'effectue la réduction. Les gaz débarrassés de la plus grande partie des NOx sortent alors de la tour pour être envoyés dans l'échangeur gaz/gaz afin de restituer une partie des calories accumulées. Un ventilateur final permet de compenser la perte de charge de l'installation et d'envoyer les gaz propres dans la cheminée.